La peur du chien chez l’enfant

 

Le côtoiement quotidien des enfants avec les chiens peut être une source de terreur ou de phobie envers le chien. Tous les enfants ne vivent pas cette proximité de la même façon et il s’agit de faire la part des choses sur ce sujet. Il faut limiter la définition du terme enfant jusqu’au moment d’approcher la vie adulte ou l’entrée en classe supérieure.

Jusque cette tranche d’âge ou l’enfant devient un jeune adulte, les dommages subits par les enfants par morsures représentent un quart à un tiers des soins après ceux des accidents de la route ou domestiques. S’il résulte une blessure corporelle, le sujet sera ici celui du choc post-traumatique dû à la morsure. Ce traumatisme peut longtemps continuer de planer chez l’individu devenu adulte et toujours se manifester dans sa vie.

L’espace de chacun 

L’espace dans lequel évoluent les humains et les chiens étant le même depuis des millénaires, il n’existe pas d’alternative que la gestion de cette peur. L’espace dans lequel circulent les chiens viendra toujours recouvrir celui des humains. L’harmonisation de la relation sociale du chien et de l’humain résulte en grande partie par une acceptation du partage de l’espace dans lequel vivent les deux. Loin de toute théorie, il faudrait que l’individu, ici l’enfant trouve comment gérer sa vie quotidienne avec la proximité du chien. L’angle de vue et d’approche de l’enfant sera la meilleure solution puisqu’en prise avec son réel et non la vérité abrupte de l’adulte. L’enfant ne comprend pas la notion de territorialité au sens d’aire à défendre contre un intrus comme c’est le cas pour l’animal. Ce trouble de l’enfant est en contradiction avec la notion d’espace dans lequel le chien a toujours évolué selon les règles humaines.

L’enfant face au chien

L’enfant va développer des trésors d’imagination pour éviter d’être confronté au côtoiement du chien et gérer ainsi sa terreur pour l’animal. L’évidence des faits à ce stade incite à rechercher la manière de gérer le problème pour un meilleur confort dans la vie plutôt qu’en analyser l’origine qui peut être devenue confuse.

Les chiens qui divaguent ou se promènent seuls selon leur habitude, les chiens qui aboient ou paraissent très toniques peuvent être la source de mal-être pour l’humain. Il résulte pour l’enfant une peur ou terreur constante qui l’habite le rendant encore plus vulnérable à une réaction de défense de la part du chien dont la perception de la chose est primaire. L’aboiement peut s’intensifier et aller jusqu’à la morsure en cas de proximité de l’enfant.

L’enfant face à lui-même

Dans ce moment précis, on ne peut évoquer le manque de courage de l’enfant face à la nécessité d’assumer la situation pour affirmer un courage qui serait un manque de précautions élémentaires face au danger.

Croire que la peur de l’enfant face à l’animal est une marque de faiblesse, de renonciation de sa prise en charge personnelle face à l’animal est un raccourci dont il faut se garder. Demander à l’enfant de s’armer de courage alors même qu’il apprend en parallèle ce qu’est la vie en affrontant tout le temps de nouvelles situations, est un propos facile, même un déni du problème par l’adulte. L’enfant dépend de l’adulte dans sa vie courante et notamment dans l’apprentissage des règles, limites et jugements. Il attend des certitudes, des appuis, surtout de l’aide et non d’être jeté à l’eau comme pour apprendre à nager de manière brutale. Il faut toujours tenir compte de la vision de l’enfant et sa perception du problème avec ses mots à lui, ne pas casser son raisonnement, mais l’aider à surmonter le moment, pour faciliter les fois suivantes. Il n’existe pas de peur exagérée, car la peur de l’enfant est toujours à la hauteur de son âge, de sa maturité.

Imaginons-le voyant un chien nerveux qui aboie et bouge énormément, ou bien un chien qui le fixe jusqu’à le troubler et lui faire imaginer se sentir menacé ou l’attaque du chien. De plus, la posture du chien s’il est en observation dans la direction de l’enfant peut l’inquiéter à haleter ou « tourner » comme une préparation d’attaque. La peur de l’enfant est légitime, car le chien se pose comme une barrière sur son chemin, avec en plus la crainte d’être poursuivi. Il faudrait déjà entrainer l’enfant à donner des ordres à un chien de petite taille afin de lui donner de l’ascendant pour faire respecter la quiétude de son territoire et se donner de l’assurance. Ensuite chercher à faire évoluer l’enfant de façon naturelle au milieu de chiens. Cette manière de procéder est perçue comme neutre par le chien, dénuée d’interprétation liée à ses acquis.

Le maître et son chien

A l’opposé un propriétaire de chien trouvera normal le comportement de son chien s’il aboie au passage de quelqu’un ou s’il arrive à proximité de quelqu’un qui s’en trouve terrorisé. Le propriétaire est habitué à son chien et sais le gérer, de plus, le chien connaît le rapport hiérarchique avec son maitre, mais ignore celui d’un étranger qui sera un intrus pour lui.

La peur de la proximité du chien est saine et raisonnable tant qu’elle ne tétanise pas l’enfant qui pressent comment gérer son rapport à l’animal. Si le chien ressent de l’enfant une émotion plus ou moins importante, celle-ci alertera sa perception d’anormalité de la situation, le chien peut devenir mordant. Le contexte de peur est naturellement ressenti par le chien qui modifie aussitôt sa réponse à la situation par la défense en aboyant, poursuivant ou mordant.

Dès lors, il possible à défaut de combattre la peur de l’enfant, comme une réponse autoritaire à son problème ingérable de trouver une autre solution. Il est souhaitable de recenser quelles tactiques alternatives mettre en œuvre lorsque la situation s’impose à l’enfant et l’aider à les mettre en application.

C.L.

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Commentaires

  1. Dorothée Lambert a écrit

    Éducatrice d’enfants en activité, je suis de votre avis à propos de votre texte.
    Je crois vous avoir rencontrée lors d’une matinée de dédicace d’un de vos livres, à Rouen je crois.
    Pour revenir au sujet, on oublie trop souvent et trop vite que les enfants sont des être en devenir. Quant aux chiens entre un possible instinct de défense utilisé par l’homme et un défaut d’éducation au départ, on ne sait plus trop. Dorothée. L.

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